BONUS

Les premières réunions de l’équipe ALLUME Prod. avec le groupe Wildpath permettent de définir avec précision l’univers du clip. Au cours de ces réunions naît l’idée d’utiliser le papier comme fil rouge.

Il s’agit de réaliser des décors entièrement en papier découpé et plié. Ces éléments confectionnés en miniature peuvent être intégrés à des prises de vues tournées sur fond vert. Un storyboard est réalisé et le découpage des plans est affiné au maximum pour permettre un tournage efficace.

Les dernières réunions de travail associent au projet Loïc Guilpain, opérateur, Margot Le Lorier, monteuse professionnelle, Adrien Le Lorier, directeur de la photographie et Marie Gombeaud-Antoine, chef maquilleuse. Ces sessions de travail, nécessaires pour élaborer toutes les solutions techniques, sont les dernières étapes avant le tournage.

Grâce à la somme récoltée avec le projet Ulule, le tournage du clip se déroule sur deux intenses journées de tournage en studio. Pendant 48 heures, plus de 25 personnes travaillent ensemble dans une course contre la montre pour boucler 90 plans (soit 95% du clip). Le tournage est réalisé sur fond vert. Les scènes sont jouées et le décor est ré-incrusté numériquement en post-production.

Le fond vert donne beaucoup de contraintes aux comédiens qui doivent sans cesse s’imaginer dans le décor final et le prendre en compte dans leur jeu. L’équipe technique leur donne régulièrement des indications sur leurs déplacements, leurs regards et leurs interactions éventuelles avec leur environnement.

L’exercice est aussi complexe pour l’équipe du tournage. Il s’agit de composer la lumière et le cadre le plus rapidement possible, tout en prévoyant la post-production future. Mais le défi est relevé et le tournage est bouclé.

Les maquettes ont été confectionnées avec attention par les membres du groupes, les réalisateurs et quelques volontaires doués en travaux pratiques. Les prises de vues de ces maquettes serviront au décor, incrustées numériquement à la place du fond vert sur les plans tournés en studio. Ce tournage en modèles réduit se déroule en équipe elle aussi très réduite : les deux réalisateurs.

L’avantage d’un tournage en studio maquette est qu’il suffit de tendre le bras pour changer la lumière sur le décor. Tout est effectivement beaucoup plus simple en miniature. A la différence de l’éclairage en décor classique, il s’agit de composer habilement une lumière pour faire paraître les maquettes suffisamment vraisemblables.

Toutefois, la grande difficulté dans ces prises de vue réside dans l’adéquation avec la lumière, l’angle et l’échelle des plans filmés en studio sur fond vert. Après de très nombreux tests, les résultats deviennent convaincants.

Le regard supplémentaire d’un monteur est indispensable sur un clip. Il a plus de recul sur les rushs et se concentre davantage sur le rythme, l’esthétique et la sémantique entre les plans.

C’est Margot Le Lorier, monteuse professionnelle pour la télévision qui se charge de cette étape en utilisant le logiciel Avid. Elle dispose d’un rare talent pour fabriquer du rythme naturellement sur des images.

L’enjeu est de taille, car créer du rythme avec les plans bruts, tels qu’ils ont été tournés sur fond vert, n’aide pas beaucoup à se représenter l’esthétique des images. Il devient difficile de sélectionner ce qu’il faut conserver et ce qui est plus superficiel. Margot relève tout de même le défi. Elle travaillera en outre sur le montage du making-of à patir d’images tournées et réalisées en grande partie par elle-même.

Cette étape est la plus longue dans la création du clip. Elle fut réalisée par le binôme de réalisateurs. Yann Philippe prend la direction des opérations et Edouard Mahier l’assiste dans l’exécution. Les plans sont classés en 5 catégories baptisées ainsi :

Les « plans incrustations » : le principal travail réalisé consiste en l’incrustation des décors en papier à la place du fond vert. Il s’accompagne de l’ajustement de la lumière et l’étalonnage des couleurs (valable pour l’intégralité des plans du clip). Il s’agit par exemple des plans se déroulant dans la forêt.

Les « plans du groupe » : les retouches interviennent sur l’incrustation du décor qui cette fois-ci n’est pas en papier. Il s’agit ensuite d’effacer la marque des instruments et de modifier la couleur de la batterie (qui passe du rouge au bleu). Enfin une lumière artificielle qui varie en fonction de la musique est ajoutée afin de dynamiser l’image.

Les « plans maquettes » : ceux-ci sont uniquement à base de prises de vue d’éléments en papier miniature, sans personnage grandeur nature. Les principales transformations se situent sur le fond, où l’enrichissement de l’image avec des éléments de décor supplémentaires. C’est le cas du plan représentant la maison de la sorcière en feu.

Les « plans organiques » : ces prises particulières sont appelées ainsi car elles n’impliquent ni maquettes en papier, ni fond vert. Il s’agit principalement de gros plans sur lesquelles les retouches numériques restent légères. Le parfait exemple est celui représentant les torches auquel quelques étincelles sont simplement rajoutées.

Les « plans complexes » : ces plans figurent parmi les plus difficiles à réaliser, simplement parce que l’on ne part d’aucune prise vidéo existante. En d’autres termes, ces images sont créées à partir de rien. Il s’agit d’un alliage d’effets visuels, d’extraits vidéo, de photos de maquettes, de lumières et textures générées numériquement et de jeux de caméras 3D. Cela concerne uniquement le premier et le dernier plan.

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